• PASSION & DELIRES DES FETES D'ESPAGNE

    PASSION & DELIRES DES FETES D'ESPAGNE

    Lors du Vendredi saint, à Riogordo, dans la province de Malaga, les villageois mettent en scène dans les rues la passion du Christ. Tout à tour rigoureusement codifiées ou spontanées, païennes ou puisant aux racines mêmes de la chrétienté, les innombrables fêtes espagnoles constituent un phénomène sans équivalent ailleurs en Europe, en même temps qu’une voie privilégiée pour explorer un inconscient collectif.

    passion et délires des fêtes d'espagne

     

    Des rites de purification aux relents de soufre

    A Castillo de Murcia, dans la province de Burgos, le saut d’un homme symbolisant le démon, au-dessus des nouveaux nés est censé éloigner d’eux le mauvais sort. A Valence, pour la fête de Las Fallas, on célèbre la fin de l’hiver avec un autodagé de chevaux de carton. Mais partout en Espagne, bien vivant demeure le « taureau de feu », symbole sauvage des craintes ancestrales.

     

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    Du morbide au baroque en passant par la farce

    A Gende (Galice) le dimanche de la Trinité voit se dérouler une étrange procession à laquelle les fidèles ayant échappé à la mort dans l’année participent en se faisant porter dans leur cercueil. A Zarza de Montanchez (Caceres), lors de la fête annuelle, la sortie de l’église devient le théâtre de véritables batailles carnavalesques, tandis qu’à Fuengirola (Malaga) la Vierge des Carmen, patronne des marins, est conduite en procession jusque dans la mer.

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    Le taureau, dieu noir des fêtes sauvages

    Des recoins de Castille au fin fond de l’Andalousie, pas une fête votive ne saurait se priver du fauve le plus symbolique d’Espagne, le taureau. On le lâche dans les rues de Navarre ou de la province de Cadix pour des « encierros » parfois terrifiants ; on essaie à Denia, province d’Alicante, ou à Candas, dans les Asturies, de le faire chuter dans le port ; à Coria del Rio, dans la province de Séville, on le crible de fléchettes, au grand dam des étrangers qui militent pour la défense des animaux.

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    Dans de nombreux villages castillans, andalous ou aragonais, on enflamme une prothèse fixée sur ses cornes pour un « toro de fuego » qui inspire bien des cauchemars enfantins. Dans plusieurs villages ou villes, on pousse le culte jusqu’à son terme, jusqu’au sacrilège : après avoir couru devant les taureaux dans les rues, ou en plein champ, on les tue, on les découpe en morceaux, on les fait cuire dans d’immenses chaudrons plantés sur la place publique, on rajoute des patates et des poivrons, et la population dévore au grand air ces fauves qui ne meurent jamais …

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