HUILE DE PALME : incontournable mais nocive

Présente presque partout dans les produits d’entretien, les biocarburants, les cosmétiques et essentiellement pour 80 % de sa production dans l’alimentation, l’huile de palme semble incontournable. Médecins, diététiciens, nutritionnistes et écologistes dénoncent l’utilisation et la production abusives de cet ingrédient, nocif à tous niveaux.

Pourquoi cet emploi systématique de l’huile de palme par l’industrie agroalimentaire ?

D’abord, c’est un produit très avantageux ; peu coûteux, qui se conserve bien. Le palmier à huile pousse vite, il produit toute l’année et on extrait 22 kg d’huile de 100 kg de fruits. C’est énorme. Pour comparaison, son rendement est 10 fois supérieur à celui du soja.

Ensuite, quand l’un trouve une recette qui fonctionne, les autres s’empressent de l’adopter. Ce qui explique l’explosion du marché. On ne peut évidemment pas parler d’une démarche délibérée de nuire de la part de l’industrie agroalimentaire. En introduisant l’huile de palme dans l’alimentation, il s’agissait de satisfaire notre goût pour les aliments agréables à manger, qui ne soient pas secs, cassants, crayeux.

Quel est son atout principal ?

C’est pour la texture qu’elle confère aux aliments qu’elle est si appréciée. L’huile de palme donne un aspect, puis une sensation dans la bouche, de moelleux et de douceur. Le meilleur exemple est celui des chocolats à tartiner. Si on réalisait une pâte à tartiner chocolatée avec de l’huile de colza, elle dégoulinerait, n’aurait pas cette malléabilité, cette tenue du pot à la tartine.

La consommation d’huile de palme favorise-t-elle les maladies cardiovasculaires ?

A température ambiante, l’huile de palme est rigide. Or l’état de nos parois cellulaires, de même que notre taux de bon ou de mauvais cholestérol, dépendent des graisses que l’on va absorber. En ingérant de l’huile riche en acides palmitiques, on incorpore dans nos parois cellulaires plus d’acides gras rigides, qui gênent la bonne activité des récepteurs cellulaires. Les récepteurs à insuline, notamment, perdent de leur sensibilité. C’est ce qui génère le syndrome métabolique ; le « Smet » réunit un ensemble de facteurs favorables au développement d’affections graves telles les maladies cardiovasculaires et le diabète. Ajoutons à cela une consommation excessive de sucre, comme c’est le cas chez beaucoup d’entre nous, dont les enfants, les risques sont multipliés. On encourage aussi les processus inflammatoires. Notons qu’en Europe, un enfant sur 5 souffre d’obésité, un facteur aggravant qui ne laisse pas sans inquiétude quant à l’avenir.