Garnis de noyer, de sycomore, d’acajou et de tapis d’Orient, ils dorment aujourd’hui bien gardés dans des entrepôts tenus secrets.
Le roi Albert II et la reine Paola se déplaçaient en limousine ou à bord de l’avion que la Force aérienne mettait à leur disposition. A une époque, pas si lointaine, la Famille royale belge disposait également d’un train pour ses voyages officiels.
Historiquement, Léopold 1er fut le premier à disposer d’une berline royale dès 1841. Elle a malheureusement été détruite.
En 1901, son successeur, Léopold II, séduit par les trains de luxe de la Compagnie Internationale des Wagons-lits, confie à cette dernière la tâche de lui construire une somptueuse et confortable berline.
Quatre ans plus tard, le train royal s’enrichit de trois nouveaux wagons : une voiture de gala, une voiture-lits et une voiture-restaurant.
D’autres wagons sont ajoutés après l’avènement d’Albert 1er en 1909. Ce train est utilisé une dernière fois en novembre 1938, lors du voyage officiel de Léopold III aux Pays-Bas.
Un nouveau train est mis en chantier à l’atelier central des Chemins de fer à Malines avec la collaboration de plusieurs firmes privées pour la décoration : panneaux en noyer du Caucase, en bois de sycomore, tapis d’Orient, fauteuils en acajou … Il est mis en service à l’occasion de la visite officielle de la reine Wilhemine des Pays-Bas à Bruxelles le 23 mai 1939.
Comme son prédécesseur, le nouveau train royal se compose de trois voitures : une voiture-salon, une voiture-salle à manger et la voiture-lits. En fonction des besoins, d’autres voitures peuvent y être ajoutées.
Après la Seconde Guerre mondiale, le train est retrouvé intact et réutilisé, pour la première fois, le 9 octobre 1945, lors de la visite du général de Gaulle en Belgique. Il roulera jusqu’en 1976. Le roi Baudouin l’a notamment utilisé pour l’inauguration officielle de la Jonction Nord-Midi à Bruxelles le 4 octobre 1952.
Des souverains étrangers ont également voyagé à bord de ce train : l’empereur du Japon en 1971 et la reine du Danemark en 1976. Puis, tout doucement, les trains royaux sombrent dans l’oubli. On se souvient qu’en 1985, un des deux roula à nouveau pour les 150 ans des Chemins de fer et qu’en 2002, il fut exposé lors de l’inauguration de la nouvelle gare de Namur.
Depuis, les trains royaux sommeillent dans un entrepôt et sont définitivement à la retraite. Ils ne transporteront plus jamais d’hôtes prestigieux. » Il y a désormais des risques trop importants pour faire rouler ces trains, ils deviennent trop vétustes ».