Preux chevalier, vaillant défenseur de l’Occident chrétien et fondateur du royaume de Jérusalem dès 1099.
En 1096, lorsque le pape Urbain II prêche en faveur d’un pèlerinage en Terre sainte, c’est avant tout pour aider l’empereur Alexis Comnène à chasser les turcs seldjoukides des terres byzantines. Le mot croisade viendra plus tard et restera même inconnu des premiers croisés, même s’ils portaient la croix sur leurs vêtements et parfois taillée dans leur chair. L’objectif annoncé était de libérer le tombeau du Christ, à Jérusalem.
Les Turcs, ployant sous la ferveur des chevaliers, feront alliance avec des Arabes, brandissant un étendard commun, celui de l’Islam. Le premier djihad de l’Histoire était lancé, et nos chevaliers du Nord étaient confrontés à une union religieuse. D’où les carnages, les mises à sac, les « Dieu le veut ! ».
Français, Flamand ou Wallon ?
Godefroid de Bouillon, belge ? Non, mais il était résident bouillonnais (Bouillon était un territoire indépendant de l’empire germanique), probablement né à Boulogne-sur-Mer, de père normand et d’Ide d’Ardennes.
Le château
Au moment où le fauconnier lâche l’oiseau de proie qui s’en va survoler les environs enneigés du château de Bouillon, les spectateurs retiennent leur souffle. C’était donc ainsi au Moyen Age. Le duc Godefroid a, lui aussi, sans doute pratiqué la chasse au faucon avant de partir, en 1096, en croisade avec plus de 100.000 hommes vers la Palestine.
La plus ancienne forteresse du pays s’élève sur un piton rocheux et toise la Semois qui serpente en contrebas.
Depuis l’époque de Godefroid, la forteresse a subi plusieurs transformations mais le pont-levis, les créneaux, les couloirs, les passages, eux, n’ont guère changé. Et le personnel est toujours habillé comme au Moyen Age. On peut découvrir une mystérieuse croix médiévale qui a été mise au jour lors de travaux d’excavation. On peut aussi s’asseoir sur le siège de Godefroid, creusé à même la roche. La légende veut que celui qui y reste une minute entière en faisant un vœu, verra celui-ci exaucé.
Un retour dans le temps avec Godefroid
L’Archéoscope ramène Godefroid de Bouillon et ses contemporains à la vie. Une expérience historique rendue possible grâce aux dernières techniques audiovisuelles accompagnées d’un spectacle son et lumière. On peut comprendre quelles sensations éprouvaient les malheureux qui se voyaient enfermés dans un sombre donjon ou suivre l’évolution dramatique de la première croisade. On découvre la culture arabe de l’époque.
Une balade vivifiante
Les maisons de Bouillon sont dans le style des villes françaises de Sedan et Charleville-Mézières. Bouillon a d’ailleurs toujours profité de cette proximité frontalière. Au XVIIIe siècle, les grands noms du Siècle des lumières ont fait publier nombre d’écrits, pour échapper à la censure. Dans les années 1790-1795, Bouillon s’est auto-proclamée « république ». On peut y faire de très agréables promenades.
De Rochehaut à Frahan
Rochehaut
Situé en hauteur, le village de Rochehaut domine un méandre boisé de la Semois.
Frahan
Tout en bas, niché dans le coude de la rivière, on aperçoit le hameau de Frahan. Un ravissant chemin relie Rochehaut à Frahan.
la Semois