1ère partie
Du petit clapotis des ruisseaux aux fleuves majestueux, la Wallonie regorge de cours d’eau : pas moins de 18.000 kilomètres, souvent au cœur des forêts. Asseyez-vous au bord de l’eau, ouvrez grand vos yeux et vos oreilles : vous n’imaginez pas quelles merveilles de biodiversité se cachent ici ! Selon le micro-climat, la pente du terrain, la qualité du sol, la température de l’eau et son débit, vous pourrez admirer, ici des libellules, là des moules perlières et, pourquoi pas, un martin-pêcheur. Avec un peu de chance, c’est peut-être une loutre qui vous fera une exhibition au fil de l’eau !
la Lesse
Des berges accueillantes
Au milieu des saules ou des aulnes coule donc la rivière. Vous apercevez sans doute, ici ou là, des petites touffes de baldingères, les pieds dans l’eau, du trèfle aux jolies fleurs blanches ou de très rares renoncules aquatiques. La plupart des végétaux des berges ont su s’adapter aux conditions très changeantes des bords de l’eau, allant de la sécheresse aux inondations. Et une foule de petits habitants profitent de cette végétation luxuriante. Grenouilles, crapauds, tritons et salamandres s’y accouplent ; le castor y installe son terrier (et oui, il y a des castors en Wallonie !) ; la loutre chasse ; la bergeronnette des ruisseaux et le cincle plongeur y nichent, tout comme le magnifique martin-pêcheur. Dans les zones semi-aquatiques du bord de l’eau, c’est le brochet qui vient pondre ses œufs.
la Meuse
Au gré des eaux
Ballets de libellules, pas de deux des gerris ou nage sur le dos de la notonecte : sur l’eau aussi, le spectacle est permanent ! Tous ces insectes font le bonheur des poissons : dans les eaux vives et riches en oxygène, jaillit la silhouette élancée de la truite fario ou celle de la petite lamproie, tandis que le chabot cache sa large tête toute plate sous les pierres ombragées. Si l’eau est un peu plus chaude, c’est avec l’ombre, le goujon et le brochet que vous avez rendez-vous. A moins que le courant soit lent et calme : bienvenue alors dans le royaume de la tanche, de la carpe, du gardon et de l’épinoche, qui frayent volontiers au milieu des algues et des mousses. Et au rang des habitants microscopiques, on trouve aussi dans les rivières de nombreux invertébrés qui sont autant d’indicateurs d’une bonne ou d’une mauvaise qualité de l’eau.
la Semois
Des perles rares
Si vous êtes près d’un ruisselet à l’eau claire et de très bonne qualité, il accueille peut-être la seule espèce d’écrevisse de Wallonie : l’écrevisse à pattes rouges (à ne pas confondre avec l’envahissante écrevisse américaine). Désormais très rare, cette espèce protégée préfère habituellement les zones plus en aval, mais elle remonte désormais les cours d’eau à la recherche d’un habitat favorable. D’autres trésors se cachent au fond des eaux wallonnes, comme la moule perlière. Autrefois mollusque le plus commun d’Europe et convoitée pour la récolte des perles, elle est aujourd’hui menacée et protégée. Ne vous avisez donc pas de chercher fortune : d’ailleurs seule une moule sur mille peut produire une perle. Le trésor est plutôt à trouver dans la magie du lieu !
l’Ourthe