Si depuis son apparition votre rhume est devenu chronique ou s’il disparaît et revient lors de circonstances particulières, consultez un allergologue !
Vous éternuez régulièrement, vos yeux sont rouges et larmoyants, votre nez coule, chatouille, est souvent bouché ? Pensez au noisetier ! A moins que ce ne soit la faute de l’aulne … Ces deux arbres de la famille des bétulacées sont en pleine floraison depuis fin janvier. Rassurez-vous, ces allergies sont généralement bénignes.
Par contre, où çà se corse, dans la même famille, on trouve aussi le bouleau, le champion N° 1 des sensibilisations aux pollens d’arbres en Belgique. Si vous êtes fortement sensibilité au pollen de bouleau (surtout présent en avril et mai) vous pouvez aussi faire une réaction allergique lorsque le nombre de grains de pollen d’aulne et de noisetier est élevé ! C’est ce qu’on appelle une allergie croisée. Et vraiment pas de chance : si vous réagissez au bouleau, vous pouvez aussi présenter une allergie alimentaire croisée vis-à-vis de certains fruits (pomme, cerise, amande, noisette, pêche, poire, prune, kiwi, arachide …)
Allergies et acariens
Bref, vous n’avez pas fini de vous sentir fatigué et d’user de mouchoirs au printemps, comme le font les 5 à 10 % de Belges concernés par l’allergie au bouleau.
Et les 15 % de la population que l’on estime touchés par l’allergie aux pollens de graminées (de mai à octobre). Cela n’augmente plus vraiment mais 15, voire 20 % de la Belgique atteinte, c’est beaucoup ! D’autant plus que bon nombre de ces allergiques s’ignorent. Il faut dire que faire la différence entre un simple rhume et une rhinite allergique n’est pas toujours facile. Parce qu’un rhume des foins peut aussi se déclencher en plein automne lorsque les acariens prolifèrent dans les maisons chaudes, humides et confinées. Ces petites bêtes invisibles qui colonisent matelas, coussins, peluches, moquettes et tapis sont une autre grande cause d’allergie.
La porte ouverte à l’asthme
Plus préoccupant : un patient touché par une rhinite allergique présente un risque réel de développer un asthme dont les symptômes sont autrement invalidants.
Et cela dans une mesure relativement importante. On estime que 50 % des personnes souffrant de rhinite ont, ou auront, de l’asthme et que dans 80 % des cas d’asthme, la maladie est d’origine allergique.
Pourquoi ? Parce que la rhinite est une inflammation des voies respiratoires du haut qui peut se propager en bas, au niveau des bronches et des poumons. A ce niveau, les symptômes seront donc différents : souffle court, toux peu productive, sensation d’oppression dans la poitrine, respiration difficile et sifflante.
Bien sûr, tous les patients souffrant de rhinite allergique ne développeront pas un asthme. Mais il y a d’autres raisons de chercher à mieux contrôler une allergie. Ne fut-ce que pour ne plus craindre l’arrivée du printemps ou de l’été.
Quel traitement ?
La première étape peut être de traiter simplement les symptômes avec des décongestionnants et des antihistaminiques.
Bon à savoir : ces derniers ne rendent plus somnolent comme c’était le cas de la première génération de ces molécules. Ensuite, vous pouvez décider de vous faire désensibiliser progressivement. Le principe est d’habituer votre corps à tolérer ce qu’il prend à tort pour un ennemi (l’allergène) en le confrontant petit à petit à des doses de plus en plus importantes. Cela se fait soit par injections, soit via des gouttes à mettre sous la langue.
Enfin, lorsque vous connaissez le ou les allergènes auxquels vous êtes sensibilisé, il est possible, dans certains cas, de mettre plus de distance entre eux et vous. C’est faisable en cas d’allergie aux poils de chat ou de chien, encore réalisable lorsqu’il s’agit d’acariens, beaucoup plus difficile lorsqu’il s’agit de pollens présents dans l’air.