DANS LE POISSON, TOUT EST BON ?
Pourquoi vaudrait-il mieux que la viande ? Faut-il faire confiance au surgelé ? Et aux conserves ? Quid des espèces protégées ?
Puis-je faire confiance au thon en boîte ?
Oui et non.
Oui, car le thon en conserve au naturel est un aliment peu calorique qui affiche moins de 150 kcal/100 g. Il ne contient que 4 à 6 g de lipides qui sont en très grande partie de bonnes graisses puisqu’il s’agit d’oméga 3, acteurs importants dans la prévention des maladies cardiovasculaires et le développement de certains cancers. Le thon en boîte est aussi un excellent moyen de faire le plein de protéines, procure des acides aminés essentiels nécessaires à la croissance, est riche en fer et en magnésium.
thon
Non, car selon une récente enquête indépendante réalisée fin 2010 pour le compte de Greenpace, une boîte sur trois de thon contient un mélange d’espèces et pas seulement le thon étiqueté.
L’étude a passé au crible une cinquantaine de marques et 165 produits au total. Certaines des boîtes étiquetées comme étant du thon listao, une espèce commune dans les océans Indien et Pacifique, contenaient en fait également du thon obèse et du thon albacore, deux espèces menacées. En mangeant du thon en conserve, vous pouvez aussi vous rendre complice du déclin d’espèces dû à la pêche intensive !
Le poisson surgelé a-t-il les mêmes vertus que le poisson frais ?
Oui, mais …
Rien ne vaut bien entendu le poisson frais pour le goût, mais les poissons surgelés ont exactement les mêmes qualités nutritives. La surgélation ne modifie pas la teneur en protéines. L’ensemble des vitamines et des minéraux est également bien conservé. En revanche, les acides gras oméga 3 peuvent s’altérer avec le temps, mais la perte reste faible si le délai de conservation est inférieur à 6 mois. Idéalement, la durée de stockage des poissons surgelés ne doit pas dépasser trois à six mois.
Y a-t-il du mercure dans le poisson frais et faut-il en avoir peur ?
Oui et non.
Une étude suédoise conduite en février 2011 sur plus de 500 personnes traite justement de cet épineux sujet, pour conclure que l’effet des oméga 3 présents dans le poisson est largement supérieur à celui du mercure, en tout cas sur le cœur. Les chercheurs recommandent au public d’éviter les poissons connus pour leur haut taux de mercure. Il s’agit notamment de gros poissons prédateurs, qui accumulent au cours de leur vie plus de mercure en ingurgitant de plus petites espèces : requins, thons rouges et espadons, toutes des espèces menacées. Le thon rouge a d’ailleurs été éliminé de toutes nos grandes surfaces. Mais gare aussi à la lotte et au bar, qui contiennent dans leurs fibres deux fois plus de mercure que les autres poissons.
Le poisson vaut-il la viande ?
Oui.
Le poisson est aussi riche en protéines que la viande. 100 g de poisson apportent autant de protéines que 100 g de viande, soit entre 18 et 20 g de protéines. La différence réside dans la graisse. Les poissons sont souvent moins gras que les viandes et donc, moins caloriques. Les poissons dits « maigres » apportent moins de 5 g de lipides pour 100 g, entre 5 et 20 g pour les poissons gras comme les sardines, le saumon ou le maquereau. Toutefois, le poisson contient moins de fer que les viandes rouges.
Les supermarchés sont-ils dignes de confiance face au problème de la surpêche ?
Oui.
Progressivement, plus aucune enseigne ne propose à la vente des espèces menacées. Le thon rouge a été remplacé par du thon aux écailles jaunes. Vous pouvez reconnaître les poissons issus d’une pêche durable grâce au label MSC. Il s’agit de piscicultures qui travaillent de manière écologique et s’engagent à la conservation de la population piscicole.
Les prix des saumons fumés sont très variables, du très cher au bon marché. Ces poissons présentent-ils de grandes différences de qualité ?
Oui.
En décembre 2009, Test-Achats s’est livré à un test de qualité : 27 produits ont été testés et seuls 5 ont obtenu de bons résultats, 11 sont carrément déconseillés. On notera que dans la nature, c’est la crevette qui donne la couleur rose au saumon. En élevage, le poisson est nourri de farine de poisson, à laquelle est ajoutée de l’astaxanthine, un colorant.
saumon
Le prix élevé du caviar est-il justifié ?
Oui.
Le caviar, en fonction de la rareté des esturgeons (les poissons qui donnent ces œufs si particuliers), reste un produit de luxe. De plus, dans les années 1980 et 1990, la consommation fut telle que cela faillit être fatal aux esturgeons, l’espèce reste menacée.