LA GUINNESS : la brune qui ne compte pas pour des prunes
Symbole de l’Irlande, cette bière atypique séduit des millions de palais depuis 250 ans. Son histoire tient autant du roman que du succès marketing.
La Guinness a fêté ses deux siècles et demi d’existence. Cette bière fut inventée par Arthur Guinness en 1759, le célèbre breuvage est né dans des conditions aussi discrètes que modestes.
Quand le fondateur lance son entreprise, il acquiert une brasserie dublinoise désaffectée pour un bail annuel de 45 livres (52 €). Malgré cette bonne affaire, l’homme prend un risque : ses contemporains ne boivent que du gin, du whisky ou des blondes d’importation. Mais Arthur Guinness s’inspire d’une bière londonienne à base de grains d’orge torréfiés.
Le pionnier ajoute également du malt à sa création avant de la présenter au public. Elégante avec ses reflets noirs et sa coiffe blanche onctueuse, celle-ci ensorcelle tous les nez et gosiers grâce à sa haute fermentation exhalant d’irrésistibles arômes caramélisés.
Une bière qui guérit
Son goût innovant n’est pas son seul atout, elle est aussi la première bière à bénéficier d’un marketing moderne. Au début du XIXe siècle, la société Guinness approche le marché européen, propose aux « fans » des produits dérivés : verres, serviettes, badges et parraine l’équipe irlandaise de rugby. Le symbole de la marque, un toucan tranquillement lové dans son nid, évoque bonheur, force, calme et confort.
Un slogant publicitaire achève de marquer les esprits : « Guinness is good for you ! » (La Guinness est bonne pour vous). Car le breuvage a dit-on, des vertus curatives : lors de la bataille de Waterloo, un officier aurait même prétendu avoir été guéri par la délicieuse boisson.
En 1870, ses exportations augmentent et représentent 10 % des ventes internationales.
Désormais, l’entreprise familiale produit 1,2 millions de barils à l’année.
Couleur et odeur de pétrole !
A partir du XXe siècle, l’enseigne installe des brasseries à l’étranger : 25 usines produisent et distribuent la Guinness dans plus de 120 pays. Seuls les Etats-Unis se montrent récalcitrants : certains américains, habitués aux bières légères brassées artisanalement, déclarent que sa texture, sa couleur sombre et son odeur leur rappellent celle du … pétrole. Pour amadouer le pays de l’Oncle Sam et des derricks, les Irlandais vont ruser sans broncher.
tu connais mon amour cette bière brune petit rajout: Arthur le fondateur avait signé à l'époque un bail de ...9000 ans! donc, la brasserie n'est pas prête de quitter St James'gate On devait aller en Irlande 2 semaines début septembre mais vu le corona... just wait and see!